Agora : une histoire, 40 ans de passion
Travailler avec les fleurs est une passion. Cette passion est grande et ancrée dans leurs gènes. En plus de la passion, la qualité prévaut. Ellen, Jolien, Katrin et Nick, la deuxième génération, écrivent avec passion une suite à l’histoire à succès démarrée par leurs parents. En 2021, le groupe Agora, qui compte des filiales en Belgique, en France, aux Pays-Bas et en Italie, célébrera son 40e anniversaire. Des raisons suffisantes pour jeter un coup d’œil dans les coulisses de cette entreprise familiale prospère et pour marquer l’événement.
GENÈSE…
Marc Van Turnhout a commencé en tant que livreur de fleurs. Il faisait ses tournées avec son camion et vendait deux ou trois sortes de fleurs. Petit à petit, le succès a été au rendez-vous et la clientèle n’a cessé de grossir au point que son neveu décida de venir l’aider. Mais cela n’était pas suffisant pour que le travail soit fait à temps. Marc Van Turnhout décida alors de créer une sorte de Cash & Carry avec des fleurs afin de combler une faille du marché. Son épouse, Gerd Nagels, se joignit à l’aventure, tenant le Cash & Carry pendant que Marc Van Turnhout et son frère achetaient des fleurs à la criée aux Pays-Bas. C’est ainsi qu’Agora a vu le jour en 1981.
Ellen : « À l’époque, les livreurs de fleurs se comptaient sur les doigts de la main. Les fleuristes se rendaient généralement en personne à la criée. C’était toute une époque. Mes parents ont ensuite eu l’idée unique de lancer un Cash & Carry avec des fleurs ».
TROIS GROUPES DE PRODUITS SOUS UN MÊME TOIT
Ils ne se sont pas arrêtés aux fleurs. En effet, bien vite, ils ont eu l’idée de proposer également un certain nombre de produits de base tels que des produits Oasis et du papier d’emballage. En réalité, la vision que l’entreprise poursuit toujours aujourd’hui a vite connu le succès : réunir trois groupes de produits sous un même toit, à savoir des fleurs coupées, des plantes et des accessoires. Le fleuriste trouve ainsi tout ce dont il a besoin à un seul et même endroit. Comme la proximité était une valeur chère à la famille, d’autres antennes ont rapidement vu le jour, notamment à Bruxelles et à Liège, suivies par la création de filiales en France en 1987.
DEUXIÈME GÉNÉRATION
Était-ce une évidence pour vous de rejoindre la société ?
Jolien : « Nous ne nous occupions pas vraiment de l’affaire et c’est ce que nos parents voulaient. Ils parlaient de leur affaire avec passion et en réalité, nous avons été nourris avec cette passion sans nous en rendre compte. Ils ne nous ont jamais incités à reprendre leur affaire, mais quelque part, ils nous ont imprégnés de leur élan positif et de leur passion sans que nous nous en rendions compte ».
Ellen : « Nous étions tous très jeunes lorsque notre père est décédé inopinément en 1999. À ce moment-là, il n’était pas question de rejoindre la société. Nous avons terminé nos études, puis nous avons même eu la possibilité de choisir notre orientation future. Les circonstances ont fait que nous entrés dans l’affaire un peu par hasard. »
Ellen a étudié la gestion et Jolien, la pratique du droit. Agora n’était pas leur ambition première. Katrin voulait se lancer directement dans le métier. Afin d’améliorer sa connaissance de la langue française, Katrin a pu commencer à travailler dans la succursale de Nivelles. Un bon apprentissage ! Ellen et Jolien ont pris goût à l’affaire en venant prêter main–forte lors de périodes de pointe. Sans s’en rendre compte, elles sont entrées dans l’entreprise et y sont restées.
Jolien : « La façon dont nos parents ont fait de cette affaire une réussite était vraiment touchante. On peut le dire. Ils sont partis de rien. Il y a eu des hauts et des bas. Les choses auraient tout aussi bien pu être différentes ».
ENTREPRISE FAMILIALE
Agora est une entreprise familiale. La force de l’entreprise réside précisément dans ce caractère familial. Chacun des quatre enfants a ses propres tâches, sa propre équipe et son propre pays. En tant qu’aînée de la famille, c’est à l’unanimité qu’Ellen a été nommée PDG. La société a une structure très plate et tout est discuté en concertation. La famille n’accorde que peu d’importance aux titres. Chacun a ses responsabilités et ses capacités.
Les membres de la famille sont complémentaires. Nick, par exemple, est très doué pour les achats. À l’instar d’un chasseur, il fouine et recherche de nouvelles espèces magnifiques, avec beaucoup de sensibilité et un nez pour les nouveautés. Lorsqu’il revient à la maison avec une trouvaille fantastique après une longue recherche, le bonheur se lit sur son visage.
Jolien est la plus jeune des sœurs. Elle est connue pour son bon goût et sa sensibilité pour les tendances. Ces qualités, auxquelles s’ajoute sa perspicacité commerciale, font d’elle la responsable marketing appropriée.
Ellen se voit plutôt comme une personne rationnelle qui aime les chiffres. Elle a en outre plusieurs cordes à son arc, comme elle le confesse avec enthousiasme. Il existe une solution à chaque problème.
Quant à Katrin, elle est émotive et s’épanouit au mieux à l’atelier. Elle n’a pas son pareil pour sentir le client. Elle garde les pieds sur terre pour tout le monde. Dans les décisions difficiles, c’est elle qui sait comment trouver les arguments.
1 VISION, 1 SENTIMENT, 1 FAMILLE
Ellen : « Nous nous sentons très bien ensemble et nous nous respectons. Nous avons également besoin l’un de l’autre pour y parvenir. C’est la grande différence avec d’autres entreprises, je pense. Nous ne nous ménageons aucune critique. Parfois, ça barde, mais après tout, c’est normal. Quoi que l’on décide, on en parle, même si ce n’est pas tout à fait notre propre vision des choses. Nous franchissons le pas de la porte comme une seule famille et nous prenons les décisions ensemble. Nous nous distinguons avec une histoire et nous la diffusons dans toute l’organisation ».
Jolien : « Nous travaillons dans un secteur très agréable, peut-être le plus beau. Les fleurs sont présentes à tous les stades de la vie. Depuis la pandémie, ce sentiment n’a fait que se renforcer, surtout pendant le premier confinement. Ce fut une période difficile bien sûr. Tout le monde était inquiet. Personne ne savait ce qui allait se passer. Mais nous avons très vite rebondi. Nos clients allaient quand même toujours venir à nous. Nous étions prêts comme une équipe, comme une famille ».
Ellen : « Lorsque les clients viennent ici, ils doivent sentir qu’ils peuvent acheter le meilleur produit au meilleur prix et faire eux-mêmes un bénéfice par la suite. Beaucoup se sont tournés vers le numérique pour nous suivre en ligne. C’est ainsi que nous avons commencé à vendre via Facebook et Instagram ».
AIDE EN LIGNE
Afin d’aider les fleuristes dans leur boutique en ligne, Agora a fondé la nouvelle plateforme numérique TIFIORI. Cette plate-forme leur donne la possibilité de promouvoir leur entreprise au niveau local.
Ellen : « Pourquoi avons-nous développé TIFIORI en tant que grossiste ? Parce que nous pensons que beaucoup de gens recherchent les informations en ligne. Ce sera l’avenir. La plate-forme en est encore à un stade initial de développement. Entre-temps, environ 280 fleuristes ont rejoint le réseau. Les données que nous pouvons recueillir sur le comportement des consommateurs sont également intéressantes, car si nous connaissons mieux les préférences des consommateurs, nous pouvons également orienter et partager ces informations à plus grande échelle. Elles nous aident à guider les fleuristes afin qu’ils puissent eux-mêmes optimiser leurs ventes. Nous voulons promouvoir les fleuristes locaux en tant que partenaires. Plus notre fleuriste vend, plus nous vendons aussi. »
Jolien : « L’avenir est en ligne, mais nous continuons à croire en l’histoire du Cash & Carry. Cela reste l’endroit où nous pouvons faire naître un certain sentiment, donner des idées ou créer une atmosphère. À sa manière, le fleuriste peut reproduire cette atmosphère dans ses vitrines et sa boutique. L’inspiration reste très importante. Nous sommes convaincus qu’il est préférable que les clients s’arrêtent chaque semaine ici pour venir chercher le joyau qu’ils ne trouvent pas en ligne. Il faut vérifier régulièrement, car il y a tant de choses à découvrir que vous ne pouvez pas le trouver derrière votre écran ».
2021 ET AU-DELÀ
En 2020, l’entreprise a connu beaucoup de hauts et de bas. De véritables montagnes russes ! Elle a dû passer très rapidement à une nouvelle boutique en ligne, un nouveau site web et de nouveaux investissements à Aalsmeer. Les clients étrangers nous appellent. À l’avenir, Agora veut utiliser une nouvelle machine de distribution et un nouveau bâtiment à Aalsmeer pour étendre sa clientèle à la Suède, au Danemark, au Belarus, à la Roumanie et à la Bulgarie.
Ellen : « Après 35 ans, nous avons ressenti le besoin de nous ressourcer. Nous avons déjà commencé à le faire il y a deux ans. En tant qu’entreprise, nous avons longtemps continué à travailler sans nous renouveler. Nous avions besoin de rattraper notre retard en matière numérique. Nous lions notre présence numérique au Cash & Carry. Nous disposons d’une solide main d’œuvre, une équipe indispensable qui nous soutient et qui veille à ce que nous puissions continuer à écrire cette histoire à succès. Nous essayons de bien habiller la mariée en utilisant tous les outils numériques à notre disposition. Nous voulons apporter une valeur ajoutée et faire en sorte que chaque fleuriste puisse sauter sur le bateau numérique. Cette année, tout s’est accéléré. Nous sommes presque prêts pour les quarante prochaines années ».
Texte : Ingrid Allaerts